Infrastructure de recherche numérique en sciences humaines au Canada
L’infrastructure de recherche numérique (IRN) comprend l’ensemble des outils, des technologies, du matériel, des logiciels et des personnes qui facilitent la recherche numérique. L’IRN en sciences humaines concerne ces disciplines particulières et leurs besoins, leurs pratiques et leurs résultats uniques. Le RCDR soutient activement l’IRN en sciences humaines au Canada et y contribue.
Qui est impliqué ?
Depuis plusieurs années, les principaux groupes de l’IRN en sciences humaines se réunissent pour apprendre les uns des autres, examiner les pratiques exemplaires et collaborer dans des domaines prioritaires communs. Parmi ces groupes, mentionnons l’Association des bibliothèques de recherche du Canada (ABRC), le RCDR, Érudit, le Laboratoire de données en sciences humaines, le partenariat Implementing New Knowledge Environments (INKE), la Linked Infrastructure for Networked Cultural Scholarship (LINCS), le Public Knowledge Project (PKP), le Réseau canadien des Centres de données de recherche (RCCDR) et le Scholars Portal.
Analyse du paysage
Infrastructure de recherche numérique pour les sciences humaines au Canada
En 2024, le RCDR et Érudit ont entrepris un projet collaboratif visant à recenser et à cartographier les IRN en sciences humaines au Canada.
En tant que chefs de file de l'infrastructure de recherche numérique en sciences humaines et sociales (SHS) au Canada, nous partageons un objectif commun : veiller à ce que l'étude de l'expérience humaine – passée, présente, et future – continue de s’épanouir grâce à des systèmes de soutien solides et durables. Les disciplines des SHS jouent un rôle essentiel pour aider la société à comprendre et à répondre de manière significative aux changements technologiques, culturels, et environnementaux rapides. Pour que ces travaux atteignent leur plein potentiel, les résultats de la recherche doivent être aussi ouverts que possible (tout en respectant la nécessité de préserver la vie privée et la sensibilité culturelle) et soutenus par une infrastructure innovante à long terme qui préserve et fait progresser les connaissances pour les générations futures.
Les personnes au cœur de l’infrastructure
Une infrastructure de recherche numérique efficace s'articule autour des personnes : plus de 90 000 chercheurs et étudiants en SHS au Canada, ainsi que les bibliothécaires, technologues, spécialistes des données, et membres du public qui utilisent et soutiennent ces travaux. Notre groupe investit collectivement dans ce domaine depuis des décennies, contribuant ainsi aux infrastructures régionales, nationales, et internationales qui soutiennent la capacité de recherche du Canada. Nous avons continué à croître et à collaborer malgré les défis uniques auxquels font face nos disciplines, souvent en marge des cadres de financement traditionnels axés sur les sciences naturelles.
Notre vision
Nous envisageons un écosystème communautaire, coordonné, et durable pour l'infrastructure de recherche numérique en SHS, qui soit stable, autonome, et fondé sur les traditions et les approches distinctives des sciences humaines et sociales.
S'appuyer sur des bases solides
Le paysage canadien de l’infrastructure de recherche en SHS au Canada repose sur des décennies d'innovation technique, de collaboration et de gestion des données. Il reflète la profonde expertise de nos disciplines et leur intérêt pour la compréhension des sociétés, des cultures, et des histoires humaines. La gestion responsable de l'information est au cœur de ce travail : il s'agit de veiller à ce que les données et les résultats de la recherche restent accessibles, préservés et utilisables au fil du temps.
Soutenir cet héritage exige un investissement et une planification continus. Une infrastructure stable n'est pas seulement une question technique, c'est un engagement envers l'avenir du savoir et de la recherche au Canada. Alors que d'autres disciplines bénéficient d'un soutien constant et à long terme pour leurs systèmes de recherche, l’infrastructure en SHS a souvent été financée de manière sporadique ou contrainte de s'adapter à des modèles conçus pour les sciences naturelles ou pour des cadres à vocation commerciale. Nous savons par expérience qu'il est essentiel de recruter, de former et de retenir du personnel hautement qualifié pour maintenir un système fonctionnel et soutenu, ce qui nécessite des investissements constants et fiables afin de pérenniser cet important travail au Canada.
Pourquoi une infrastructure dirigée par la communauté est essentielle
Les chercheurs, bibliothécaires, éducateurs, éditeurs, et technologues des SHS connaissent les risques liés à la privatisation des infrastructures de recherche. Lorsque des outils et plateformes essentiels sont confiés à des entités commerciales, les investissements publics et le contrôle académique s'en trouvent diminués. Une infrastructure appartenant et dirigée par la communauté garantit que le développement reste axé sur les valeurs, empreint de réciproque, transparent, et conforme à l'intérêt public.
L'autonomie nous permet également d'équilibrer la stabilité et l'adaptabilité. La normalisation est importante, mais la flexibilité l'est tout autant, afin de soutenir la diversité des méthodes de recherche, les technologies émergentes, les besoins multilingues, et les approches sensibles à la culture. Cette capacité d'évolution est l'une des forces déterminantes de l'infrastructure de recherche en SHS. Elle reflète la longue tradition de pensée critique et d'innovation de nos disciplines, qualités essentielles pour guider le développement responsable de la technologie et l'utilisation des données au Canada.
Un appel au partenariat
Nous nous engageons à travailler en collaboration avec les partenaires de l'écosystème canadien d’infrastructure numérique afin de renforcer et de maintenir notre capacité de recherche commune. La poursuite des investissements dans l’infrastructure numérique en SHS permettra au Canada de rester un chef de file mondial dans la compréhension des dimensions humaines du changement, qu'il soit social, culturel, environnemental, ou technologique.
Nous invitons les gouvernements, les organismes subventionnaires et les partenaires institutionnels à se joindre à nous pour concrétiser cette vision : un avenir où les sciences humaines et sociales du Canada sont soutenues par une infrastructure de recherche numérique résiliente communautaire et tournée vers l'avenir.
De nombreuses autres organisations et initiatives œuvrent dans le domaine des IRN en sciences humaines. En voici une liste non exhaustive.
- Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ)
- Borealis
- Comité consultatif canadien sur les identifiants pérennes (CCCPID)
- Canadian Writing Research Collaboratory / Le Collaboratoire scientifique des écrits du Canada (CWRC/CSÉC) ; transition vers le Collaboratoire pour l’écriture et la recherche sur la culture
- Coalition pour la numérisation du patrimoine canadien (CNPC)
- Coalition Publica
- Cyberinfrastructure ouverte pour les sciences humaines et sociales (CO.SHS)
- Assistant Plan de gestion des données (PGD)
- Consortium DataCite Canada
- Digital Research Alliance of Canada / Alliance de recherche numérique du Canada (The Alliance / L’Alliance)
- Federated Research Data Repository / Le Dépôt fédéré de données de recherche (FRDR/DFDR)
- Internet Archive Canada
- Library and Archives Canada / Bibliothèque et Archives Canada (LAC/BAC)
- Linked Editing Academic Framework (LEAF)
- Lunaris
- National Indigenous Knowledge & Language Alliance / Alliance nationale des connaissances et des langues autochtones (NIKLA/ANKLA)
- Consortium ORCID Canada (ORCID-CA)
- Dossiers de presse
- Associations régionales de bibliothèques : British Columbia Electronic Library Network (BC ELN), Conseil des bibliothèques postsecondaires de l’Atlantique/Council of Atlantic Academic Libraries (CBPA/CAAL), Council of Prairie and Pacific University Libraries (COPPUL), Ontario Council of University Libraries (OCUL), Partenariat des bibliothèques universitaires du Québec (PBUQ)
- Scholaris
- Voyant Tools